Gérald Dahan viré pour une chronique sur Michèle Alliot-Marie.
Lui qui était censé être l'ami de Na Sajesté, on dirait que c'est raté...
Il faudrait leur dire, aux humoristes, qu'ils n'ont pas le droit de faire des chroniques sur des gens au pouvoir, comme ça ce serait réglé.
C'est vrai c'est dingue, ils se croient où là ? On est en république, et en république il y a des règles, que tout le monde doit respecter. Ne pas faire de blagounettes sur les gens au pouvoir, ça fait partie de ces règles. C'est comme voter pour le bon candidat, c'est pareil. C'est quand même simple !
Bientôt une loi prévue sur le sujet. Pensée à 11h, votée à l'assemblée pendant la pause déjeuner, validée par le sénat avant le début de la sieste. Elle comportera un dispositif de pédagogie obligatoire, bien sûr.
Au Lucanistan les humoristes disent ce qu'ils veulent. Mais il y a peu de gens pour les écouter.
vendredi 29 octobre 2010
Gérald Dahan viré de France Inter
Publié par Lucaniste à 20:53 0 commentaires
mercredi 31 mars 2010
Une gauche pragmatique
Vladimir Å nous envoie des nouvelles de son pays, la France, en souhaitant que se répande là-bas ce que nous connaissons depuis longtemps au Lucanistan : une gauche pragmatique.
Publié par Lucaniste à 16:52 0 commentaires
Libellés : Lettres de Vladimir Å.
lundi 28 septembre 2009
"J'ai changé, je change et je changerai", la chanson du GPPT français
Francis Cabrel a accepté de retoucher, un peu comme on le fait d'une image avec photoshop, c'est rien du tout, une de ses chansons les plus connues pour l'offrir au GPPT (le Grand-Président-Pour-Tous) de son pays :
Publié par Lucaniste à 20:57 0 commentaires
vendredi 18 septembre 2009
« ...ou bien évidemment clochard, ce qui est la moindre des choses... » (une lettre de Vladimir Å.)
Du sombre pays de France, un habitant nous envoie des nouvelles :
« Dans la ville telle qu’elle existe aujourd'hui, devrais-je dire dans le monde, je pense que je peux devenir fou et dangereux. Je vois bien des boîtes crâniennes explosées suite à une ultra-violence. Je pourrais devenir tueur, terroriste, prostitué, ou bien évidemment clochard, ce qui est la moindre des choses.
La violence est simplement l’expression du besoin et de la frustration, autrement d’une volonté barrée. Quand le manque d’intégration ne conduit pas, comme il le devrait, à l’exclusion ; quand le besoin non satisfait ne mène pas consécutivement à une faiblesse, puis à un mode d’être, adaptés. Quand nul dérivatif n’est trouvé, ou accepté, dans les cas où, comme l’urgence presse, la patience, l’attente et le retrait ne sont pas possibles.
Il ne s’agit même pas de besoins très recherchés, mais de simplement manger, habiter, se déplacer. Et s’inscrire dans un monde partagé avec les autres humains suivant nos compétences ; ainsi que nos désirs et ce qui nous attire. Autrement dit, des besoins primaires.
Le monde libéral dans lequel nous vivons amène à gommer certaines frontières, voire toutes les frontières. Ceci au profit d’un seul corps, d’une seule identité, insérée dans l’image. Et même sans cela, nos besoins les plus primaires et nos besoins les plus artificieux comme les plus métaphysiques sont indissolublement mêlés.
La richesse est au fondement de nos vies. Pourtant, nous demeurons très pauvres. Entre deux infinis nulle stabilité. Et sans cesse les portes comme les visages se ferment.
Sans même parler du théâtre libéral, qui ne veut jamais prendre en compte l’argent et le fait passer pour une donnée naturelle, ses conséquences surtout. C’est un théâtre dans lequel il faut avoir payé sa place, qui est justement celle du prix que l’on a payé. Du camp de concentration qui borne toute société libérale, celle-ci apparaît comme une eurocratie.
Je ne comprends pas que la prodigalité ne soit pas au fondement d’une société riche. Par exemple : chaque regard sur autrui n’a comme but que de le limiter, jusqu’à la caricature, négative si possible. L’accueil, la valorisation, l’épanouissement, la prodigalité, tout cela disparaît corps et bien derrière des masques cyniques et prétentieux qui pensent bien savoir, qui pensent ainsi être observés et hautement jugés, morgue protestante dopée au fun et à la haine humaine où chaque petite position de pouvoir , et même de simple visibilité, est celle de gardien du royaume de Dieu sur Terre.
Aucune preuve ne peut être apportée contre cette société parce que c’est son théâtre qu’il faudrait mettre en cause. Et c’est entrer en lui que de devenir clochard, prostitué, tueur ou terroriste. Chaque culture localisée dans le temps et dans l’espace, chaque société, prescrit les bonnes manières d’être fou, et ces formes en font partie. La folie marque une défaite intégrée, non une étrangéité.
L’humoriste dresse un théâtre dans le théâtre, rien qu’un miroir. Il s’estime chanceux d’être intégré lui qui est si près des bords. Ce aussi comme les artistes qui insolvables payaient leur place avec leur œuvre : sur la scène ceux qui ne peuvent pas payer ! (on aime à raconter aussi que les clients d’un restaurant qui ne peuvent pas payer sont envoyés en plonge).
J’ai mangé pendant ce temps ─ deux filets de colin cuits avec une tomate et un oignon, un jus de citron, du curry vert et de l’eau, puis du lait de coco, sur du riz blanc. Deux assiettes et une bière. La satisfaction des besoins primaires rend possible une distance.
Je me borne à jouer le jeu, je ne vois pas comment faire autrement. Il est étrange que le bouquin de Selby Jr s’appelle Waintig period ; cet auteur est trop mental, ses personnages sont des images, aucun sang ne circule dans leurs veines. Quand le jeu ne permet plus à ses joueurs de jouer il attend d’eux qu’ils quittent la table, et parfois ils la renversent, ce qui fait encore partie du jeu. Certains fuient et « emmènent un coin de la nappe ».
Dans la ville telle qu’elle existe aujourd'hui, devrais-je dire dans le monde, je pense que je peux devenir fou et dangereux. Je vois bien des boîtes crâniennes explosées suite à une ultra-violence. Je pourrais devenir tueur, terroriste, prostitué, ou bien évidemment clochard, ce qui est la moindre des choses. Je pourrais aussi ne rien devenir du tout, juste tracer un sillon qui parte quelque part, plus loin. Dans le théâtre libéral il faut payer sa place ; ou traverser le spectacle. »
Vladimir Å.
Soyons heureux qu’il n’en aille pas ainsi chez nous, puisqu’au Lucanistan les choses sont trèèès différentes.
Déjà, tout le monde est intégré. Il n’y a pas, par exemple, une partie de la population qui, sous prétexte de stigmates particuliers, sont consacrées, ainsi que les sorciers chez les primitifs, à, comme le disait Simmel, la prostitution. D’ailleurs il n’y a pas de Simmel chez nous, pas besoin de sociologues, ces êtres nécessaires dans ces mondes lointains mais qui ne servent pourtant à rien, sans parler du sous-emploi dont ils font l’objet, sous prétexte, parfois par eux-mêmes avancé, que le conflit est normal dans une société.
Nous vivons d’amour et d’eau fraîche : nous ne rêvons pas de quelque lune lointaine puisque les regards de ceux qui nous entourent, connus ou inconnus, tracent une circularité où l’amour est palpable et l’eau fraîche coule des bouches.
Quant au « théâtre » dont ce lointain étranger nous fait part, nous n’en avons pas d’exemple. Cette idée nous amuse, exactement comme des enfants pourraient regarder des rats en cage, la cruauté et la méchanceté en moins : cela demeure un phénomène curieux. Nous ne nous arrêtons pas à cela, cette sorte de critère dont il est question et qui n’est pas l’apparence dont on nous a quelques fois parlé, ni exactement l’argent, mais une sorte d’image.
Il semble tout particulièrement troublant que les uns et les autres semblent pour ainsi dire croyants dans l’image, si on peut dire cela ainsi, des autres (que les uns voient ? que les autres dégagent ? nous ne comprenons pas bien ces mœurs étranges). Plus loin que cela, derrière cette croyance, il s’exprime un manque de confiance des uns envers les autres vraiment étrange, comme s’ils ne se connaissaient pas, comme s’ils partaient du principe qu’il fallait douter d’autrui. Quelque chose comme cela.
Peut-être est-ce ce qui transparaît dans le mot de « société » que l’auteur de la lettre emploie et qui ne figure pas dans notre vocabulaire ?
Publié par Lucaniste à 22:46 0 commentaires
Libellés : Lettres de Vladimir Å.
mardi 15 septembre 2009
Loi Evin : image, publicité et histoire en France (une lettre de Vladimir Å.)
Un français nous écrit une lettre de son lointain pays. Nous la reproduisons intégralement ici :
« La loi Evin empêche la publicité pour les alcools et tabacs. Seulement, elle amène sans la moindre opposition, à des pratiques tout à fait soviétiques de trucage de photos : disparue la pipe de Mr Hulot ou les cigarettes de Sartre ou de Malraux, jusque, donc, sur des affiches concernant des films, des expositions, des évènements de bibliothèque, etc.
Dans la société soviétique, que nos libéraux démocrates conspuent dès qu’ils le peuvent, toute image publique était propagande. Dans la nôtre, il faut croire que toute image publique est publicité (et toute publicité doit donc être encadrée par un dispositif d’Etat rappelant bien la propagande).
Ce statut de l’image publique peut paraître évident, et ne choquera personne sachant que nous vivons dans une société bourgeoise (lire Habermas). Autrement dit, comme toute autruche bienpensante, nous faisons le choix de regarder les choses de l’intérieur et non depuis les lignes de partage, qui le sont aussi de dialogue, de stimulations diverses et d’altérité, où se donnent à lire les controverses possibles (qu’elles soient actualisées ou non).
Or sur ces lignes-là ce statut ne va tout à fait de soi. Mais l’observer, pour ces autruches qui s’enterrent mortes de peur (de peur qu’on les sorte et montre le mouvement les ayant amenées à occuper leur position), c’est déjà être un dangereux anarchistes, ce que je ne suis pas ; pour qui refuse de voir, un minimum d’ouverture de l’œil et de l’esprit, pour ne pas dire plus, est déjà un crime en soi (parce que voyez-vous, dénoncer ceux qui savent mais se taisent et s’enferment, c’est, symboliquement, les tuer, et, dans des cas où la vie d’humains est engagée, il vaut toujours mieux, selon les autruches, sacrifier quelques vies d’humains qui se tiennent à l’extérieur de leur cercle, que la vie symbolique, pour ainsi dire, de plus d’humains encore parfois à l’intérieur de leur cercle).
On observe quelques drôles de choses, sur ces frontières de l’image publique en société bourgeoise. En premier lieu, la conscience historique disparaît tout à fait au profit de l’actualisation de l’image, la loi Evin étant rétroactive. Autrement dit, dans une logocratie transformée en iconocratie, retoucher les images s’apparente à une réécriture de l’histoire ; c’est ce qui se fait dans le marketing et la communication pour l’histoire au présent (il faut que les gens autour de Sarkozy ne soient pas plus grands que lui), et de même au futur (les proches de Chirac auraient demandé à ce que la photo prévue pour la couverture de ses mémoires soit remplacée, car le montrer en train de fumer pouvait nuire à sa postérité).
La question se déplace donc ici sur les statuts différents de la production et de la retouche : on se doute qu’un top model a plus intérêt à paraître fraîche et pimpante dans un magazine que raide défoncée par quantité de drogues et un gang de yétis, ce n’est pas vraiment criminel puisque, au final, on est là dans un domaine où la théorie de la copie, en iconologie, trouve de sérieuses limites ; cependant c’est bien plus grave de retoucher la photo pour rendre la top jeune et jolie.
Photoshop termine de mettre à sac une proposition telle que ‘‘une image a été prise ou n’a pas été’’, mais on peut toujours avancer celle-ci : une image a été publiée ou n’a pas été (jusqu’à s’entredéchirer ensuite sur ce qui qualifie une publication…). Ce qui ne vas pas du tout avec cette loi Evin et cette société (pour le coup : pourtant) publicitaire, et alors même que ce sont les mêmes qui nous bassinent avec les droits des industriels du son (pardon, des artistes musiciens bien sûr) sur leurs productions, c’est qu’il n’est pas du tout pris en compte que les images ont déjà été publiées. Le détournement situationniste appliqué depuis le lieu de pouvoir.
Ce qui craint peut-être quelque peu, au sujet de cette iconocratie, c’est qu’elle continue de faire comme si elle restait une logocratie, du coup on est en plein de sophismes. Pour le pouvoir, ce n’est par exemple pas que ce que les images montrent (des mots, il est vrai) d’un ministre d’Etat, mais les mots qu’il dira au sujet de ces images ; parce que, en plus, ce que dit de un pouvoir de lui-même est, bien entendu, plus légitime que tout ce que d’autres peuvent en dire ou en montrer.
Une autre limite, plus profonde, serait l’assimilation de toute image publique à une publicité, et par là il s’agit de la caution apportée au système qui la sous-tend. L’acte publicitaire repose sur le schéma suivant, qui englobe publicité commerciale comme affichage public, etc. : une entreprise présente une image à des gens en leur disant « regardez l’image que je vous montre ». Or, il n’y a rien à voir, puisque l’image publicitaire n’est pas une image à regarder, mais une image qui nous regarde, et l’on nous dit alors : « laissez-vous regarder par les images que nous disposons sur votre parcours » (un peu comme des miroirs, mais pas seulement ; le bon citadin à la page s’en sert comme miroirs et croit être libre à déambuler tout joyeux dans les rues commerçantes des sachets de fringues à la main quand il répond au dispositif publicitaire ; le miroir évoque déjà que nous sachions répondre à l’image, pour nous reconnaître en elle ou non, pour jouer le jeu du dispositif ou non : avant d’être un miroir, ces images sont faites pour nous hypnotiser).
Autrement dit, il y a là la possibilité d’assimiler toute image publique, jusque par exemple dans des livres scolaires, à des publicités, à des images qui nous regardent et dans lesquelles il n’y a rien à voir. Et déjà c’est ainsi que nous sommes éduqués dans cette société à ‘‘regarder’’ les images : nous nous laissons regarder par elles.
Bref, on voit par ces deux petits exemples que supprimer une cigarette sur, par exemple, une affiche d’exposition datant d’une époque où tous les fumeurs fumaient sans se cacher, a des implications bien plus étendues qu’une simple disposition morale d’une société publicitaire, moralisatrice et sécuritaire qui par là se dévoile avec, décidemment, de moins en moins de pudeur.
Vladimir Å. »
Heureusement que le Lucanistan n’est pas comme la France. Ici les images publiques sont avant tout informationnelles et recherchent l’intelligence des passants à les regarder, à les lire, à les percer. Et bien sûr les images historiques ne subissent pas le traitement que les français, ces barbares, leur infligent : nous attribuons à chacun ce qui est à chacun, et si des images ne nous conviennent pas, nous produisons des argumentations que nous enseignons, parfois, lorsqu’il y a un danger, à nos enfants ; jamais il ne nous viendrait à l’esprit, en tous les cas, de nous attribuer le prestige d’une image en la déformant suivant nos propres considérations, ou bien nous la prenons telle quelle, ou bien nous en produisons d’autres ; et plus encore, si nous produisons des règles sur les images publiques, ce qu’il nous arrive de faire, elles ne sont pas rétroactives.
Publié par Lucaniste à 16:18 0 commentaires
Libellés : Lettres de Vladimir Å.
lundi 14 septembre 2009
La dialectique. Au sujet d'un vieux conte lucaniste
Publié par Lucaniste à 23:33 0 commentaires
Lucanistan
Il existe très loin d'ici, disons dans une autre dimension, un pays nommé le Lucanistan. C'est un joyeux pays dont la devise est une comptine enfantine : "Yellow Stars in Roses Garden / Purple Marguerite under Shining Sky".
Publié par Lucaniste à 23:21 0 commentaires